Les femmes de la Bible: La Samaritaine

 La Samaritaine, femme à la recherche de Dieu

La Samaritaine n'a pas de nom. On la connaît par sa région, la Samarie, que l'on évite de traverser et dont on juge l'eau plus impure que le sang des porcs. Elle a porté le nom de ses cinq maris, mais son infidélité présente renforce les préjugés que les Juifs entretiennent à son sujet: c'est une femme de mauvaise vie. C'est à un puits désert qu'elle vient puiser chaque jour à l'heure du plein midi. Jésus l'attend ce jour-là pour lui demander l'eau essentielle à la vie et lui offrir la Source d'eau vive. Elle se défend de lui comme elle peut. Elle voudrait lui faire porter l'odieux de l'exclusion dont son peuple est victime. Jésus, lui, a déjà fissuré son âme, là où la soif de vraie vie est la plus grande. Ses habitudes lui pèsent de plus en plus. Avec l'âge, elle ne peut plus les confondre avec l'amour, tant leur sécheresse la brûle jusqu'à la racine de l'être!

Mais, loin de la condamner, la Parole de Jésus murmure en elle comme la source de la tendresse. Comme une naissance au vrai bonheur dans la pleine lumière du midi. Ne serait-ce pas cet homme qu'elle cherche inlassablement à travers les autres, le septième mari: l'homme de la véritable Alliance? Elle boit l'eau vive à plein son âme. C'est le Messie! Elle le savait d'instinct avant qu'il ne le dise. Délestée de sa cruche, elle court vers son peuple, portée par le jaillissement de vie. «Venez voir par vous-mêmes!» Elle conduit à Dieu, tout de suite. «Reste avec nous, Seigneur!», supplient les Samaritains.

Toi, l'étrangère sans nom, tu portes dans ta soif la recherche spirituelle des personnes exclues de notre Église. La Source d'eau vive appelle toujours à resurgir au fond de leur vie lasse. Jésus attend encore qu'en son nom, nous leur demandions à boire. Aide-nous à ne pas condamner leur soif de bonheur éphémère. Et à oser croire qu'un seul instant de rencontre suffit à Dieu pour transformer le cœur d'une femme en apôtre de feu au sein de la Samarie du monde.

Parole de Dieu: Jean 4, 13-19, 25-26 ou Jean 4, 39-42

Céline Comeau, sjsh