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Invités à un repas - Bonjour et à bientôt (5)



La fête doit demeurer un événement singulier qui arrive à point nommé dans le temps. Elle a un commencement et une fin. Une fête perpétuelle risquerait de s’affadir et de perdre ce qui la distingue du ronron quotidien. Son originalité se situe dans le fait qu’elle brise la routine et qu’elle permet de rencontrer des gens qui ne vivent pas tout près ou sous un même toit. Elle élargit le cercle de famille. Mais une fête réussie est aussi une expérience que l’on espère revivre. Dans le bonjour et à bientôt se glisse un brin de nostalgie et beaucoup d’espérance.

La messe, nous l’avons vu, s’insère aussi dans un déroulement festif. C’est pourquoi le rite de l’envoi prend de l’importance. Pour la troisième et dernière fois un même souhait nous sera adressé; Le Seigneur soit avec vous et pour la troisième et dernière fois nous répondrons : Et avec votre esprit. Cette salutation et la réponse du peuple manifestent le mystère de l’Église rassemblée. (Présentation du missel romain). Cette salutation liturgique nous rappelle celle que l’Ange Gabriel fit à Marie lorsqu’il lui annonça que le Seigneur l’avait choisie pour donner Jésus au monde.

Enfin, une autre et dernière formule prendra elle aussi l’allure d’un vœu : Allez dans la paix du Christ. Elle nous rappelle également que la messe n’est pas terminée mais qu’elle commence. Ce vœu, en effet, a une connotation missionnaire et sous-entend : allez donner cette paix reçue. Cela est plus que suffisant pour répondre d’un même cœur : Rendons grâce à Dieu. Quelle belle mission que de donner la paix au monde et ainsi rendre Jésus présent aux autres par des mains tendues, par un cœur compatissant, par un sourire amical. Dire avec enthousiasme : Allez dans la paix du Christ, c’est reprendre le souhait donné par Jésus à ses disciples après sa résurrection : Jésus vint et leur dit : La paix soit avec vous  (Jn 20, 19). Et l’entendre avec les oreilles du cœur c’est vouloir le réaliser. C’est pourquoi les paroles du Ressuscité devraient nous habiter tout au long de la semaine. Elles devraient porter du fruit là où nous avons les pieds et le cœur. Si, donc, le rite de l’envoi fait de nous des envoyés, il implique aussi la fidélité d’un retour dominical à la maison du Père.

Ghislaine Salvail, sjsh

 


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