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Un pissenlit



Tout au long de ma vie, j'ai écrit mon chemin de vie intérieure dans un journal. J'y ai souvent entré des images toutes simples, comme pour m'expliquer ce que je vivais de beau et de bon. Je vous confie une de ces images que j'ai reprise à travers les années. Voici, en trois temps, l'histoire de mon pissenlit.



Mon Dieu est un Dieu enfant…

Quand je voulais être parfaite, je voulais être grande et belle. J'ai appris, aujourd'hui, que la beauté n'est pas dans la grandeur et la force mais qu'elle se cache aussi dans la petitesse et la faiblesse. Mon Dieu est un Dieu merveilleux pour avoir fait les choses ainsi. Lui seul a pu imaginer une telle merveille! Avec lui, je suis élevée en une si grande beauté que pourrais-je désirer d'autres?

Une image me vient: mon Dieu m'a cueillie comme un enfant cueille un pissenlit ou une fleur de trèfle pour l'offrir à un être aimé. Dans ses mains, je suis la fleur la plus précieuse. Mon Dieu est un Dieu enfant!...

Devenir comme un enfant! Ces paroles de l'évangile prennent tellement de sens, pour moi, aujourd'hui. (1987)

Mon avenir?
Dieu est présent en moi aujourd'hui, alors que puis-je encore désirer? Comment puis-je encore rêver? Pourtant, je rêve et ce rêve s'accomplit en moi. L'avenir ce n'est donc pas un mieux, un plus, une plénitude plus grande, une paix plus intense, une joie plus vibrante, un amour plus profond, plus vécu, plus ressenti etc... L'avenir c'est Dieu et Dieu seul.


Pour le pissenlit tout jaune que je suis, l’avenir est dans l'oubli de soi, de sa beauté, de sa couleur, de ses mauvaises herbes... de son péché...



Alors il deviendra une fleur si légère que la douce brise, le doux vent de l'Esprit pourra la faire s'envoler, même la couper de sa tige. Toujours cependant elle demeurera pissenlit, issu d'un vaste champ d’herbe. Et la hauteur, dans laquelle le Vent l'emportera, l'obligera à ne plus voir que le Soleil, à ne plus sentir que le Vent.
L'avenir, c'est cette légèreté à atteindre, ce dépouillement à poursuivre... L'avenir, c'est dans l'oubli de soi, l'oubli de l'autre et l'oubli de Dieu! Ce processus d'épanouissement du pissenlit est déjà tout là en moi et s'accomplira sans cesse.  Le pissenlit deviendra tellement léger par le dépouillement et le don qu’il lui semblera voler de lui-même. Il ne sentira plus le Vent, et ne verra plus le Soleil... il en jouira sans y penser. Ce sera comme si, ensemble, les rayons du Soleil et le Vent le portaient.
Mon avenir se résumerait ainsi : un dépouillement de tout, un non savoir, un non senti, rien de brillant, ni d'éclatant, pas de grande lumière et pas non plus d’épaisses ténèbres mais une seule et permanente nuit silencieuse, reposante, apaisante, comblante dans la zone la plus intérieure de mon être. (1988)

La beauté d’une fleur…

Au bout de ma rue il y a un vaste champ de pissenlits. Les belles fleurs jaunes sur l'herbe verte ondulent au vent. C'est magnifique! Pourtant lorsque j'en retrouve un seul sur mon gazon bien taillé, je désire le détruire. Pourquoi ce pissenlit est-il déclaré si laid par les humains que nous sommes? Et quand un enfant, mon Marc-Aurèle, qui a trois ans, vient me l'offrir comme s'il m'apportait la reine des roses, je suis si heureuse. Que dire quand Dieu cueille le pissenlit que je suis? Quelle tendresse coule alors dans mon coeur… (2004)

Extraits du journal de Nicole Céré, associée

L'avenir, c'est cette légèreté à se faire, ce dépouillement à poursuivre... L'avenir, c'est dans l'oubli de soi, l'oubli de l'autre et l'oubli de Dieu! Ce processus d'épanouissement du pissenlit est déjà tout là en moi et s'accomplira sans cesse.


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