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Présence de la croix dans la vie d'Élisabeth Bergeron

Femme témoin
Pour tout dire, la croix a été la compagne habituelle d’Élisabeth. Voyons quelques faits:

Dans la recherche de sa vocation
En 1865, avant de partir pour la Nouvelle-Angleterre, Élisabeth demande son entrée chez les Sœurs de la Charité mais comme elle n’a que quatorze ans, on lui demande d’attendre. Se confiant à la Sainte-Vierge, elle accompagne donc sa famille et se plie au dur labeur des filatures de coton.
De retour, elle entre plutôt chez les religieuses Adoratrices du Précieux-Sang, mais, elle doit les quitter au bout de trois mois et demi seulement. Mère Catherine-Aurélie lui dit que ce n’est pas sa place. Pauvre Élisabeth ! Elle était si heureuse ! Elle va à la chapelle, y déposer son chagrin dans le cœur de Jésus.
Peu de temps après, les Bergeron s’installent à Saint-Hyacinthe, au 905, rue Girouard, ce qui permet à la jeune fille, de participer à la messe quotidienne. Elle y puise force et courage pour continuer à chercher sa voie.
Ayant demandé d’entrer chez les Sœurs de la Présentation de Marie, (près de chez elle), mais sans succès, Élisabeth songe alors à fonder elle-même une communauté contemplative. Mais, non, le plan de Dieu n’est pas celui-là. Par la voix de Mgr Louis-Zéphirin Moreau, c’est une communauté enseignante qu’il lui demande de fonder. Alors, elle y discerne l’appel de Dieu et abandonnant ses goûts personnels, elle fait sien le projet de l’évêque. Comme lui, elle croit que le Seigneur lui donnera au jour le jour ce dont elle aura besoin.

Dans les débuts de la fondation
La croix sera présente de façon bien particulière, le 19 octobre 1878, lors du décès, à vingt ans, de sœur Malvina Blanchette, co-paroissienne d’Élisabeth et première compagne de fondation.
Pas de santé, pas d’instruction : voilà des manques qui amèneront le bon Mgr Moreau à nommer une autre supérieure générale.
Encore la croix! Mais, pas de plaintes chez Mère Fondatrice… Alors que les larmes coulent encore de tous les yeux, rapportent les Annales de la congrégation, elle invite ses chères filles à la joie: «C’est fête aujourd’hui… (2e anniversaire de fondation). Voyez comme le bon Dieu est bon. Je n’avais pas de Mère, Il m’en a donné une!»

Attitude devant la croix
Avec sérénité et foi, elle voit encore la volonté de Dieu dans la façon de faire de son évêque. Élisabeth Bergeron n’avance-t-elle pas vers la sainteté en acceptant la croix avec amour? Car celle-ci projette toujours son ombre: extrême pauvreté, maladies tenaces et fréquentes, malveillance des voisins, insultes, départ de novices, etc….
Devant ces épreuves Mère Élisabeth ne se décourage pas: elle se recommande à saint Joseph, médite chaque jour la Passion de Jésus, s’unit à Ses souffrances et met pleinement sa confiance en la divine Providence. Elle invite ses religieuses à déposer leurs soucis et leurs souffrances au pied de la croix. Un jour, l’une d’elles lui réplique: «Ma Mère, il n’y a plus de place.» - «Alors, mettez-les dans le Cœur de Jésus, là, il y aura toujours de la place.» Les épreuves nous révèlent la richesse de sa personnalité, la profondeur de son intimité avec le Seigneur.

Femme témoin de la fidélité de Dieu, Élisabeth ne nous nous apprend-elle pas que tout devient possible quand on met sa confiance dans le Seigneur, que c’est bien vrai qu’il tient parole ?

Bonne Mère Élisabeth, aide-nous à goûter et à voir combien le Seigneur est bon, à croire qu’il est toujours présent pour nous soutenir et nous fortifier. Alors, pour nous aussi, la croix deviendra chemin royal vers la résurrection.

Noëlla Poudrette, s.j.s.h.


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