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Parler chrétien

La langue française est une langue riche, personne n’en doute. Aussi, au cours des siècles, elle a engrangé de nombreuses expressions issues de diverses origines dont certaines sont connues et d’autres demeurées nébuleuses. La bible, entre autres, est un terreau fertile en expressions familières. Essayons celles qui nous viennent de l’Ancien Testament. Qui n’a jamais dit d’un colosse qu’il était «Fort comme Samson» cet homme qui fit crouler les colonnes du temple Dagôn (Jg 16, 29). Tous les étudiants ou les professionnelles qui prennent «une année sabbatique» prennent-ils conscience qu’ils se réfèrent au jour du Seigneur mentionné au livre de l’Exode (20, 9-10)? Dire de quelqu’un qui a toujours à se plaindre et que ces plaintes s’apparentent aux lamentions de Jérémie, cela ne veut pas dire, je pense, que l’on soit familier avec les écrits du prophète en question. (Lm 1, 1ss).

D’autres expressions ont pris, au fil du temps, valeur de proverbes: «Qui sème le vent, récolte la tempête.» (Os 8, 7), «Être le nombril du monde» aussi (Éz 38, 12). Notre bon vieux Qohéleth a aussi fait sa part. Mentionnons cette phrase prononcée sur tous les tons par de nombreux parents: «Chaque chose en son temps» ma fille! «Rien de nouveau sous le soleil» en est une autre tout aussi célèbre! Elles ont toutes été prononcées à l’intérieur du même livre prophétique.

Le livre des Proverbes est également une bonne source d’expressions connues. De plus, elles ont pour richesse de ne pas avoir été falsifiées par l’usage: «Deux poids deux mesures» (Pr 20, 10) en est une. Réussir «pour une bouchée de pain» (Pr 28, 21) à mettre la main sur un bien convoité en est une autre.

Tout ça pour dire que ce Livre écrit il y a des millénaires fait partie, qu’on le veuille ou non, de notre langage et cela au fil des jours et des situations.

Ghislaine Salvail sjsh

 


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