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Ils ne comprirent pas

L’inquiétude des parents de Jésus devant la disparition de leur fils, nous sur prend. Eux pourtant si près de leur enfant et lui si ouvert avec eux… Comment n’ont-ils pas deviné son attrait pour la loi? Pourquoi leur a-t-il caché son projet de demeurer au Temple pour s’entretenir avec les docteurs, spécialistes de cette même Loi? Ne cherchons pas à comprendre les motifs des uns, ni ceux de l’autre, ce serait peine perdue. Cherchons plutôt à saisir les motifs de l’auteur, Luc, en l’occurrence. Que veut-il nous apprendre? D’abord, que chaque personne est un mystère pour l’autre. Les liens ont beau être tissés serrés entre les membres d’une même famille, chacun a son identité, ses traits de caractères uniques, ses attraits et ses rêves qui lui appartiennent en propre. Cette unicité est une richesse et le jardin secret une cause d’isolement. Une mère avouait: le plus proche de mes enfants est toujours loin de moi. Mère, père et enfants demeurent des êtres différents. Ce qui les unit c’est l’amour et cet amour s’appelle respect. En effet, une relation familiale saine, loin d’abolir les originalités et les différences, les font ressortir car elle libère les personnes.

Revenons à Marie et à Joseph. Comme tous les parents ils veulent savoir pourquoi leur fils adolescent s’est éloigné d’eux (Lc 2, 48). Puis devant l’étonnement de ce dernier pour qui cette incartade semble naturelle, ils ne cherchent plus à comprendre. Ils changent de niveau: ils acceptent dans la foi que le projet de Dieu sur leur enfant leur soit voilé. Leur amour vient de s’envelopper de confiance: confiance en Dieu et en Jésus. Par leur attitude ils deviennent du même coup collaborateurs d’une mission divine.

Quelle leçon pour nous parents, éducateurs, accompagnateurs, guides et conseillers! Savoir respecter le cheminement particulier d’un être qui s’engage sur les droits sentiers de la vie, c’est la plus belle manière de lui dire: Je te fais confiance. Croire dans les ressources de l’autre s’est aussi se faire confiance. Comment cela? Si nous sommes vraiment en lien avec l’être qui s’éloigne pour vivre sa vie, ce dernier saura bien, le temps venu, revenir sur ses pas pour nous serrer dans ses bras. Il saura bien chercher à nouveau notre regard pour y découvrir cette lueur qui lui a fait tant de bien. Car, laisser quelqu’un qu’on aime prendre ses distances, c’est aussi continuer à lui tendre la main, à le suivre des yeux mais surtout à le garder bien au chaud dans son cœur…

Ghislaine Salvail, sjsh

 


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