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La Vierge des douleurs

Ô Marie, ma bonne mère,
permets que je te contemple, infiniment douloureuse,
mais forte et debout, au pied de la croix de ton Fils.

Ton long chemin de croix
commence par le dénuement de ton divin Enfant,
dans l'étable de Bethléem.
Et pour le soustraire aux menaces d'Hérode,
tu connais l'épreuve de l'exil en Égypte.

Tu t'inclines généreusement devant la volonté de Dieu,
qui te brise le coeur,
comme le vieillard Siméon te l'avait annoncé au temple.

Durant la vie publique de ton divin Fils,
tu ressens dans ton coeur de mère
l'incompréhension, l'ingratitude et surtout la haine
dont il était parfois l'objet.

Tu ne comprends pas facilement l'attitude de Jésus,
qui semble parfois oublier sa mère,
pour se donner tout entier à sa mission.

Et sur la voie pénible de la passion, tu es là discrète,
dans la solitude, avec tes sentiments, tes questions et ton coeur ulcéré,
à la vue de celui qui est toujours ton Enfant,
«C'est la mère du condamné,» disait-on, en te montrant du doigt.

Sortant de la foule,
on te laisse t'approcher de la croix de ton Fils.
C'est l'heure suprême de ton fiat.
Chez-toi, aucune attitude de découragement,
forte et debout, dans un silence mystérieux,
tu attends d'accueillir, au pied de la croix,
celui qui a voulu t'associer au salut du monde.

Mère des Douleurs, nous sommes tes enfants.
C'est Jésus lui-même qui a voulu que nous partagions
avec lui ton amour de mère.
En toi, nous mettons toute notre confiance.
Et nous te confions particulièrement tous ceux et celles
qui souffrent dans leur corps et dans leur âme.
N'oublie pas surtout les amis les plus chers :
les petits et les pauvres.

Merci, Seigneur, de nous avoir donné Marie.
Merci de nous avoir révélé en elle le mystère de ton amour.
Amen.